Dormir juste parce que vous êtes fatigué est une sous-estimation grossière de la façon dont le corps
fonctionne au repos. Lorsque vous dormez, votre corps peut prendre les nutriments que vous avez
consommés pendant la journée et se concentrer sur l’entretien ménager général. Équilibrer vos
hormones, contrôler votre appétit, renforcer votre immunité, combattre le vieillissement et préparer votre corps et votre esprit pour le jour suivant.
7-9 heures par jour : les chiffres d’une bonne nuit de sommeil
Alors pourquoi sommes-nous si volontiers privés de sommeil, alors que les experts et les preuves
nous disent de faire le contraire ? Premièrement, il est possible que vous ne sachiez même pas ce qui
constitue une bonne nuit de sommeil. La National Sleep Foundation a réuni un groupe d’experts ainsi
que 277 études pertinentes pour déterminer les facteurs clés d’un sommeil de bonne qualité. Le
panel a souligné quatre éléments clés : dormir au moins 85 % du temps passé au lit, s’endormir en 30
minutes ou moins et ne pas se réveiller plus d’une fois par nuit (pendant moins de 20 minutes),
comme indicateurs de la qualité élevée du sommeil.
En ce qui concerne la quantité, il est recommandé qu’une personne âgée de 18 à 64 ans dorme entre 7 et 9 heures par nuit, alors que la recommandation est de 7 à 8 heures pour les personnes de 65 ans et plus. Trop de sommeil n’est pas non plus une bonne chose. Le rapport sommeil/éveil doit être stable pour que l’un ou l’autre fonctionne correctement. Un autre mythe, souvent souscrit par les
« guerriers du week-end », est que l’on peut « rattraper » le sommeil. Une étude de Harvard sur la
question a découvert que » combler » le manque de sommeil n’est pas seulement inefficace, mais
peut aussi aggraver encore votre temps de réaction et votre capacité à vous concentrer.
Le problème de la culpabilité du sommeil
Il y a une attitude qui veut qu’il y ait trop de choses à faire dans une journée pour les gaspiller en
sommeil. Un sondage mené en 2014 auprès de 124 000 répondants a révélé que l’activité
prédominante qui cause le sacrifice du sommeil est le travail. « Les » dormeurs à court terme » – ceux
qui dorment 6 heures ou moins par nuit – étaient plus susceptibles de travailler davantage les jours
de semaine et les fins de semaine, de commencer plus tôt, de finir plus tard, d’occuper plusieurs
emplois et d’avoir des trajets plus longs que ceux qui dorment plus longtemps. Non seulement cela
met en lumière la haute priorité du travail (il y a même un stigmate connu sous le nom de culpabilité
du sommeil), mais le fait que les personnes qui travaillent le plus longtemps et le plus fort sont celles
qui dorment le moins est une tendance troublante.
Sommeil de qualité rime avec diminution du stress
Le lien entre le travail et les habitudes de sommeil est encore plus profond. Une étude sur la santé au
travail publiée cette année a révélé que la négativité en milieu de travail contribuait aux symptômes d’insomnie et que ceux qui pouvaient prendre une pause après le travail, sous la forme d’une activité (comme le yoga ou la marche), avaient une meilleure nuit de sommeil. Non seulement une bonne nuit de repos va de soi, mais un sommeil de qualité peut aider à corriger l’évolution d’autres comportements négatifs que votre travail stressant pourrait influencer. Une étude menée auprès de travailleurs en Chine a révélé que le stress au travail contribue directement aux mauvaises habitudes alimentaires (suralimentation, malbouffe, etc.), mais qu’un sommeil de qualité permettait d’atténuer la réaction au stress et d’aider les individus à mieux contrôler leurs choix alimentaires.
Une autre raison majeure d’un mauvais sommeil dans tous les groupes démographiques est
l’appareil sur lequel vous lisez probablement cet article. L’utilisation en soirée d’appareils émetteurs
de lumière (téléphone, ordinateur, tablette, etc.) supprime la mélatonine (la très importante
hormone régulatrice du sommeil), ce qui retarde votre coucher et vous rend encore moins alerte le
lendemain matin. Le problème est si grave qu’un examen de recherche effectué par des experts en la
matière les a amenés à publier des recommandations sur les comportements sains au coucher pour
les enfants et les adolescents afin de faciliter la conversation sur le fait que nos modes de vie causent
des dommages importants à nos habitudes de sommeil.
Obésité, surpoids, trouble du métabolisme et Alzheimer
Mais si vous n’êtes pas prêt à renoncer à faire défiler Instagram après 22 heures, vous ne réalisez
peut-être pas tous les effets d’un mauvais sommeil sur la santé. Les mauvaises habitudes de sommeil
ont été liées à une plus grande probabilité de surpoids, d’obésité et de mauvaise santé métabolique.
Mais les conséquences peuvent être encore plus graves. Bien qu’il s’agisse d’une découverte
modeste et précoce, une étude récente a révélé qu’après seulement une nuit sans sommeil, le
cerveau présentait une augmentation de la bêta-amyloïde, une protéine souvent associée à la
formation de la maladie d’Alzheimer.
Aussi convaincant que soit le fait d’éviter ces problèmes de santé majeurs, un horaire de sommeil
régulier et de qualité peut aussi stimuler votre esprit et votre humeur. Une analyse du sommeil de plus de 35 000 personnes a révélé que les bienfaits d’une bonne nuit de sommeil peuvent égaler le bonheur psychologique de gagner à la loterie.
Une bonne nuit de sommeil est la base !
Il est facile de savoir qu’il faut bien dormir, mais encore plus facile de mal comprendre pourquoi et
de ne pas être motivé pour le faire. Mais, au fur et à mesure que la recherche continue de se
développer, il est difficile de voir quels aspects de votre vie ne seraient pas affectés par une
mauvaise nuit de sommeil et les avantages de rester éveillé ne valent tout simplement pas les risques
que cela comporte. Bien qu’il soit difficile de modifier notre mode de vie anti-sommeil, il est crucial
que nous commencions à mettre davantage l’accent sur un sommeil adéquat comme solution libre et facile pour maximiser notre potentiel mental et physique.